Vous êtes un nouvel arrivant et vous avez déjà expérimenté la personnalisation du taux de prélèvement à la source en France. Mais qu’en est-il au Canada ? Peut-on avoir un taux de prélèvement personnalisé sur son salaire pour tenir compte, par exemple, de revenus supplémentaires, qu’ils soient, locatifs ou d’entreprise ?
Avouons le d’emblée, la réponse risque d’être décevante.
En effet, la France a opté pour un système d’une grande souplesse qui permet de modifier votre taux de prélèvement à la source taux au long de l’année.
Votre situation familiale vient de changer, vous avez des revenus supplémentaires ?
Vous pouvez gérer tout cela en choisissant votre taux sur le site du ministère des finances. Votre employeur récupérera l’information et appliquera votre taux personnel.
Cerise sur le sundae, vous pouvez même choisir un taux personnalisé pour le foyer ou un taux individualisé afin de prendre en compte des éventuels écarts de revenus entre les conjoints.
Bien sûr, si vous souhaitez que votre employeur ne connaisse pas l’état réel de vos revenus, vous pouvez opter pour le taux non personnalisé.
Au Canada, il vous faudra faire le deuil de ce système si pratique pour la gestion de votre trésorerie.
En effet, les taux de prélèvements sont individualisés dans une certaine mesure seulement car c’est votre employeur qui va saisir vos informations dans le système de paye.
Par défaut l’employeur considère que vous avez droit au crédit personnel de base. Certains employeurs (mais pas tous) vous demanderont des informations familiales : avez-vous un conjoint, ce conjoint travaille-t-il ou non, le nombre d’enfants, si un ou plusieurs de vos enfants souffrent d’un handicap. Et ce sera tout. Il appliquera les crédits d’impôts relatifs à votre situation ce qui donnera le taux de retenue qu’il appliquera à chaque période de paye.
Si vous avez plusieurs employeurs simultanément, cela risque de devenir un cauchemar sachant que les deux peuvent appliquer les crédits d’impôts, ou seulement un seul. Si vous avez eu plusieurs employeurs successivement la même année, les crédits d’impôts peuvent ne pas avoir été proratisés au temps passé. Dans un cas comme dans l’autre, le solde de votre déclaration peut se révéler être une vraie surprise.
De plus, vos revenus supplémentaires (locatifs, d’entreprise, financiers) ne seront jamais pris en compte. S’ils entrent pour une grande proportion dans votre revenu, il vous faudra faire des réserves en conséquence pour la première année et vous acquitter d’acomptes trimestriels pour les années suivantes.
En bref, le système canadien (et québécois) se révèle être plus rigide, à l’usage, que le système français.
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